Quelle que soit la taille de la scène, un concert ne fonctionne que si le retour son est maîtrisé. Idéalement, chaque musicien doit pouvoir s’entendre clairement ainsi que le reste du groupe, sans risquer de fatigue auditive ni assourdir le public des premiers rangs. En réalité, le volume sur scène a tendance à grimper au fil de la soirée dans de nombreuses salles, festivals et clubs en France, jusqu’à devenir une masse sonore difficile à contrôler. Un système de monitoring in-ear permet de s’affranchir des retours de sol très puissants et offre un environnement d’écoute beaucoup plus contrôlé.
Beaucoup de musiciens pensent encore que les in-ear sont réservés aux grandes tournées en aréna. En pratique, les systèmes in-ear sont particulièrement utiles sur les petites scènes. Dans les clubs, bars, petites salles et lieux de culte où le public se trouve très près de la scène, il est essentiel de garder le niveau sonore sous contrôle, car une grande partie du son provient directement du plateau.
Dès qu’une batterie acoustique est présente, les amplis de guitare et les retours de sol montent souvent en volume pour « suivre ». On obtient alors un son de scène très fort et brouillon, difficile à mixer. Un système in-ear réduit drastiquement le volume sur scène et offre à l’ingénieur façade beaucoup plus de liberté pour construire un mix clair et homogène pour le public.
L’importance d’un ajustement parfait
Les modèles universels de moniteurs in-ear sont généralement livrés avec plusieurs tailles d’embouts. Il vaut la peine de prendre quelques minutes pour trouver la combinaison qui offre le meilleur compromis entre confort et isolation. L’oreille gauche et l’oreille droite peuvent être différentes ; testez-les séparément. Si aucun embout d’origine n’assure un maintien satisfaisant, les embouts en mousse à mémoire de forme de fabricants tiers sont une excellente amélioration : on les comprime avant de les insérer, puis ils se dilatent dans le conduit auditif pour améliorer l’isolation et la réponse dans les graves.
L’élément le plus déterminant de tout système in-ear, ce sont les écouteurs eux-mêmes. Des casques fermés circum-auraux peuvent fonctionner sur scène – de nombreux batteurs les utilisent –, mais pour la plupart des musiciens ils ne sont pas idéaux en termes de confort, d’isolation et d’esthétique. Les moniteurs in-ear se placent directement dans le conduit auditif, restent discrets, isolent du bruit de scène et amènent la mix de retour directement à vos oreilles.
L’offre en écouteurs in-ear est très large. On trouve des modèles d’entrée de gamme à partir d’environ 50 € qui couvrent les besoins de base, mais pour un usage régulier en live il est généralement judicieux d’investir quelques centaines d’euros dans un système de meilleure qualité. Les IEM moulés sur mesure, pour lesquels un audioprothésiste prend une empreinte de l’oreille et dont la coque est fabriquée spécialement pour vous, sont plus onéreux, mais offrent un confort maximal, une isolation élevée et une constance remarquable de concert en concert.
Si vous envisagez de commander un système in-ear moulé sur mesure, il est important de définir clairement vos priorités. Les chanteurs principaux apprécient souvent une réponse en fréquence plutôt neutre et naturelle, tandis que les bassistes et batteurs préfèrent un peu plus de présence dans le grave pour mieux ressentir le groove. De nombreux fabricants proposent des modèles dotés de plusieurs transducteurs par côté, à la manière d’un système de sonorisation multivoies.
Un bon exemple de modèle haut de gamme est le Ultimate Ears LIVE, conçu comme un IEM cinq voies. Les modèles plus abordables adoptent souvent des architectures à deux voies. En particulier pour la voix lead, rogner excessivement sur le budget peut s’avérer contre-productif : les systèmes de milieu et haut de gamme offrent généralement une intelligibilité, une dynamique et un contrôle nettement supérieurs.
Pour amener le signal de la console – généralement via un départ auxiliaire de retour – jusqu’à vos oreilles, vous avez besoin d’un ampli casque ou d’un beltpack. C’est sur cet appareil que vous branchez vos IEM. Il existe des unités au format rack 19" pour les installations fixes et des beltpacks compacts qui se fixent à la ceinture ou à la sangle de l’instrument. Un contrôle essentiel est le potentiomètre de volume, qui permet à chaque musicien de régler lui-même son niveau d’écoute.
Comme pour les micros sans fil, on trouve des systèmes in-ear sans fil avec émetteur et récepteur de ceinture, qui offrent une liberté de mouvement maximale sur scène. Ils sont plus onéreux que les solutions filaires, mais très appréciés des chanteurs et des frontmen dans les salles, festivals et événements en France.
Dans la pratique, les avantages du monitoring in-ear l’emportent largement sur les inconvénients potentiels. Comme les IEM obturent le conduit auditif, ils peuvent donner une impression d’isolement par rapport à l’ambiance de la salle et au public. De nombreux fabricants proposent des évents d’ambiance ou des microphones intégrés permettant de laisser entrer une partie du son de la pièce.
Sur beaucoup de scènes, on place également des micros d’ambiance dirigés vers le public que l’on ajoute dans les mixes de retour de chaque musicien. Ainsi, l’énergie de la salle reste présente et il est plus facile de réagir aux réactions du public. Une courte période d’adaptation est tout à fait normale ; une fois habitués aux in-ear, beaucoup de musiciens ne souhaitent plus revenir aux retours de sol bruyants.
Panoramique stéréo et orientation
Dans un système in-ear stéréo, les instruments et les voix sont placés à des positions fixes dans le champ stéréo. Si un musicien se retourne sur scène, la scène visuelle bascule de gauche à droite, mais l’image stéréo dans ses oreilles reste identique. Par exemple, le guitariste peut maintenant voir son ampli à gauche tout en continuant à s’entendre à droite dans le mix. Ce phénomène ne concerne que le monitoring en stéréo ; avec une mix in-ear en mono, il ne pose pas de problème.
Les moniteurs in-ear sont utilisés par des groupes de rock et de pop, des orchestres, des artistes solo, des DJs, des équipes de louange, des compagnies de théâtre et des prestataires son dans les clubs, salles de concert, festivals et événements partout en France.
Les principaux avantages sont un volume réduit sur scène, une meilleure protection auditive, des retours plus constants d’un concert à l’autre, un son façade plus propre pour le public et davantage de liberté de mouvement pour les musiciens.
La base est une mix de retour issue de la console, un ampli casque ou un beltpack (filaire ou sans fil) et une paire de moniteurs in-ear. Sur les systèmes sans fil, il faut également un émetteur et un récepteur par musicien.
Les modèles d’entrée de gamme commencent autour de 50 €. Pour des répétitions régulières et des concerts fréquents en salle, il est judicieux d’investir quelques centaines d’euros. Les systèmes sur mesure haut de gamme avec plusieurs transducteurs par côté peuvent atteindre des prix à quatre chiffres.
Commencez avec un volume raisonnable, ajoutez un peu d’ambiance via des micros de salle si nécessaire et affinez votre mix au fil des répétitions et des concerts. Il est normal de se sentir un peu « isolé » au début ; la plupart des musiciens apprécient rapidement la clarté et le contrôle des in-ear.
Testez tous les embouts fournis et vérifiez chaque oreille séparément. L’ajustement est correct lorsque les IEM restent bien en place, sont confortables et réduisent de façon nette le bruit extérieur. Pour un confort et une isolation maximum, les moniteurs in-ear moulés sur mesure sont la meilleure solution.
En règle générale, il faut écouter le plus bas possible tout en restant à l’aise pour jouer. Une écoute prolongée à des niveaux élevés peut endommager l’ouïe. Un limiteur dans la chaîne de retour et une approche prudente des réglages de volume sont vivement recommandés.
Oui. De nombreux systèmes de monitoring in-ear sont prévus pour une utilisation sans fil. Un émetteur envoie la mix de retour aux beltpacks que portent les musiciens, ce qui leur offre une liberté totale de mouvement. Dans les environnements très chargés en radiofréquences, une bonne planification des fréquences est essentielle.
Un ingénieur de retour dédié est très utile sur les festivals et les grandes productions, mais il n’est pas indispensable dans tous les cas. De nombreux groupes et équipes de louange en France utilisent des consoles numériques compactes avec contrôle par application pour gérer eux-mêmes leurs mixes in-ear.
L’ampli casque ou le beltpack sans fil fait le lien entre la console et vos moniteurs in-ear. Il fournit le niveau nécessaire, permet d’ajuster le volume à la volée et, selon le modèle, peut offrir des fonctions comme un limiteur ou une égalisation de base. Sa qualité influence directement le son, la dynamique et la fiabilité de votre monitoring in-ear.